Information avant un traitement par plasma riche en facteurs de croissance (PRP ou PRGF)
Monsieur, Madame,
L’un de nous, vous a proposé une série d’injections de PRGF dans une articulation ou sur un tendon, un ligament, un muscle qui vous gêne. Elle sera pratiquée avec votre consentement. Vous avez la liberté de l’accepter ou de la refuser. Une information vous est fournie sur les principes de ce traitement, le déroulement de l’intervention et ses suites. Votre médecin est qualifié pour juger de l’utilité de cette intervention pour répondre au problème qui se pose à vous. Il se peut que cette injection ne donne pas les réponses attendues.
De quoi s’agit-il ?
En traumatologie du sport, certaines lésions, de par leur siège, leur nature ou leur taille, constituent un difficile challenge pour le thérapeute. L’évolution de ces lésions peut dépasser 6 mois et conduire à un traitement chirurgical. On peut notamment citer les tendinopathies rebelles au traitement classique, les ruptures partielles de tendon, certaines lésions musculaires graves.
Les chirurgiens assurant la reconstruction de la face puis les chirurgiens-dentistes et stomatologues ont expérimentés puis utilisés depuis une décennie des « patchs » de sang total puis de plasma puis enfin une fraction de ce plasma riche en facteurs de croissance afin de favoriser la régénération de certains tissus.
Plus récemment, de nombreuses équipes européennes, nord-américaines et asiatiques ont mis au point l’utilisation des PRGF dans les lésions de l’appareil locomoteur. A présent, l’état des connaissances de cette technique, le recul de plusieurs années dans de nombreuses équipes, doit nous inciter à amener ce traitement à la portée des patients et à inclure l’utilisation des PRGF dans nos stratégies de médecine et chirurgie du sport.
Les plaquettes sanguines sont produites par la moelle osseuse et connues de tous pour leur rôle indispensable dans l’hémostase primaire. Mais elles recèlent aussi d’importantes propriétés concernant la cicatrisation et la régénération des tissus lésés grâce à la libération de granules très riches en facteurs de croissance multiples. Le principe thérapeutique est relativement simple. La technique vise à isoler du sang du malade la fraction du plasma la plus riche en plaquettes. Cette étape nécessite un travail en milieu stérile (habillage chirurgical, hôte à flux laminaire). Le PRGF du patient est activé puis lui est réinjecté sur et autour de sa lésion.
Conseil avant l’utilisation
Venez de préférence accompagné. Il faut être impérativement à jeun. Pour être à l’aise, nous vous conseillons d’aller aux toilettes avant l’infiltration.
Prémédication, prélèvement, préparation
Vous aurez un bilan biologique à effectuer quelques jours avant le début du traitement.
Une ordonnance de prémédication vous parviendra afin d’améliorer les douleurs qui peuvent survenir pendant et après le traitement.
Le déroulement du traitement
Une à trois injections sont nécessaires. Les injections sont espacées de 8 jours généralement. Ce traitement sera peut-être à renouveler.
En cas d’épanchement liquidien important dans l’articulation lésée, il pourra être nécessaire d’assécher votre articulation et d’effectuer un autre traitement plusieurs jours avant l’injection de PRGF.
A votre arrivée, un prélèvement sanguin sera ponctionné dans une veine. Le nombre des tubes nécessaires sera fonction de la taille de votre lésion. Vous pourrez ensuite vous restaurer frugalement pendant que nous préparons le plasma riche en facteurs de croissance. Ensuite, votre préparation de PRGF sera injectée dans et autour de votre lésion. Cette injection pourra avoir lieu sur place mais certaines lésions nécessiteront un guidage par la radiographie, l’échographie ou le scanner. Pour d’autres lésions, l’injection de PRGF accompagnera un geste chirurgical et sera donc réaliser au bloc opératoire.
Vous serez allongé(e) sur la table d’examen dans la plupart des cas. Un protocole d’antisepsie rigoureuse sera systématiquement utilisé.
Après l’injection, le point de ponction est comprimé pendant quelques secondes. Un pansement sec est mis en place et sera maintenu pendant 24 heures accompagné de glaçage et d’un traitement antalgique simple. Il faut compter environ 30 à 60 minutes pour la réalisation de ce geste.
Vécu des patients lors de cette infiltration
La pénétration de l’aiguille et l’injection dans la peau peuvent être douloureuses. C’est pourquoi nous vous avons prescrit un médicament à prendre avant de venir.
Précautions :
Avant les gestes
Il est important de signaler au médecin toute fièvre, toute infection quelconque, toute lésion cutanée (plaie en particulier), toute prise d’aspirine et/ou d’anticoagulant dans les jours précédant l’examen, toute allergie à l’iode. Il est important de nous signaler si vous :
- Avez une maladie du sang, des saignements fréquents ou prolongés (du nez par exemple)
- Prenez un traitement fluidifiant le sang (anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire type Aspirine, Asasantine, Kardégic, Persantine, Plavix , Préviscan, Sintrom, Solupsan, Ticlid…), ou tout simplement de l’Aspirine contre le mal de tête.
- Etes enceinte
- Etes allergique à certains médicaments et notamment les anesthésiques locaux
- Prenez des médicaments pour un autre problème de santé
Après l’infiltration
Le repos de l’articulation ou de la région traitée est essentiel : l’efficacité du traitement en dépend en partie
Le jour même et le lendemain : reposez-vous, évitez de marcher.
Les manœuvres de force, les gestes répétitifs dans la vie professionnelle ainsi que les gestes sportifs devront être stoppés au moins 48 heures. Ensuite, une activité physique douce est conseillée entre chaque injection (type vélo loisir). L’effet ne se manifestera qu’après quelques jours ou quelques semaines. En fonction de votre activité professionnelle, l’infiltration nécessitera peut-être un arrêt momentané de votre travail.
Réactions possibles
La plus fréquente : une douleur au point d’injection
- Appliquez de la glace (vessie de glace : glace et eau dans une poche hermétique) pendant 10 minutes, 4 fois par jour
- Au besoin prenez du paracétamol, selon la prescription de votre médecin.
Moins fréquente, une réaction inflammatoire : gonflement et/ou douleur
- Associez glaçage et traitement anti-douleur
Rare : région traitée gonflée qui apparaît 24 à 48 heures après l’injection
- Prenez contact avec votre médecin
Une infection, bien que très rare, reste une complication possible, même si toutes les précautions seront prises. D’après des études récentes, dans les conditions de réalisation en cabinet, leur incidence est de l’ordre de 1 infection pour 70000 infiltrations. Elles surviennent dans les 48 à 72 heures. En cas de fièvre ou de douleur importante dans les jours suivant l’infiltration (possibles signes d’infection), il est important de contacter immédiatement votre médecin.
Prise en charge
La Caisse d’Assurance Maladie ne rembourse pas ce traitement que nous vous proposons. Pour plus d’information, nous vous conseillons vivement d’interroger le service médical de l’organisme couvrant votre assurance maladie concernant la prise en charge de ce traitement.
Si les injections de PRGF concernent une lésion qui a fait l’objet d’une déclaration d’accident à une assurance (activité de loisir, licence sportive,…), vous pourrez réclamer à cette assurance le remboursement des frais non pris en charge par l’Assurance Maladie.
Nous espérons que vous comprenez mieux ce qu’est un traitement par plasma riche en facteurs de croissance et que ces explications vous seront profitables. Malgré cela, il est possible que vous vous posiez d’autres questions non abordées : n’hésitez pas pendant la consultation à nous interroger pour tout renseignement complémentaire
Docteur Marc BOUVARD